samedi 19 janvier 2013

Chapitre 3 - Moi, Lily, Artiste Celeste



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  Chapitre 2                                                                                                           Chapitre 4

Lily devait faire un choix. Devait-elle danser avec cet inconnu ou refuser de le suivre ?


Depuis plus d’une minute, la jeune femme affichait un air hébété. Pas qu’elle n’aurait pas voulu paraître plus intelligente à ce moment même mais elle n’y pouvait rien, tous ses neurones étaient occupés à faire autre chose. Il ressemblait vraiment à Dereck quand même...Ce beau chanteur de jazz et pianiste charismatique qui l’avait charmée...et jetée. Une ombre de colère passa devant ses yeux et elle fronça les sourcils puis croisa les bras face à l’inconnu qui lui tendait la main d’un air entendu.
Pour qui se prenait-il à lui parler de la sorte ? Ça avait toujours été comme ça avec lui, il était toujours sûr de sa valeur, sûr de ses choix. Tout était toujours acquis pour lui, forcément, puisqu’il était le meilleur !

Un sentiment d’indignation la fit bouillir et elle le déversa sur cet homme alors qu’une partie d’elle-même savait qu’au final, il n’avait fait que tenter sa chance à la vue de son corps voluptueux se mouvant sur la piste de danse.

    « Ni moi ni mon “petit cul”, comme tu l’appelles, n’iront se frotter à toi et tes manières de petit mec suffisant !
    _ Ola ! s’exclama-t-il, désagréablement surpris par ce revirement de situation. Il faut te calmer, poulette ! Tu m’as allumé et là tu fais l’effarouchée ! T’es comique, toi...
    _ Écoute mon gars, intervint Sirius en s’interposant physiquement entre l’homme et Lily. S’il faut te la faire dans une autre langue, je m’y colle tout de suite parce que t’es plus que lent à la comprenette. La demoiselle t’a clairement dit “non” et aussi “vas te faire voir” donc suis donc son conseil et débarrasse le plancher, tu veux. »

Le sosie de Dereck s’indigna encore un peu mais se découragea bien vite en apercevant une jolie blonde, très ivre elle aussi, se trémousser avec encore plus d’audace que la douce rouquine. Il alla donc la rejoindre avec la même démarche qui avait eu du succès auprès de Lily.

Suite à cette altercation, Sirius décida d’un commun accord avec lui-même que la soirée s’était suffisamment éternisée comme ça. Lily était passé à deux doigts de faire une erreur qu’elle aurait regretté pendant longtemps. Il était soulagé et fier d’avoir réussi à lui éviter ça.
Malgré son esprit embrumé, il réussit l’exploit de marcher sans trop faire de zig-zag. De ça aussi, il était fier.
La rouquine suivit docilement le beau Black sans chercher à comprendre où il pouvait bien l’emmener. Puis, quelques minutes après leur sortie de la boite de nuit enfumée, l’air froid aidant à lui rendre un semblant de lucidité, Lily comprit enfin qu’ils étaient en train de rentrer chez Sirius. Le long du chemin, ils rigolèrent de leurs démarches sinueuses et de leurs attitudes lentes et assez ridicules. Le portoloin fut l’étape la plus éprouvante du parcours. Ils eurent tellement de difficultés à s’imaginer la villa moderne du jeune homme qu’ils furent obligé d'appeler un magicobus. Pendant le trajet, ils se rentrèrent dedans à maintes reprises, n’essayant même pas de se tenir aux barres de fer qui étaient réparties de manière égale dans le bus. Le chauffeur fut même à deux doigts de les jeter dehors avant la fin de l’arrêt tant leurs éclats de voix étaient bruyants.

Une fois arrivés, Sirius s’affaissa avec lourdeur dans son canapé d’angle moelleux. Il était épuisé d’avoir dansé autant. Et puis la pièce tournait tellement, c’était hypnotisant...
Lily observa le beau Black s’endormir en très peu de temps. Elle poussa un long soupir de frustration ; elle n’avait pas envie de dormir, elle ! Étant toujours surexcitée, elle avait encore envie de sautiller partout. Et puis elle avait chaud...Et faim...
Une idée, qu’elle pensait lumineuse, lui vint ; et si elle faisait de la cuisine ? Cela lui donnerait en plus une excuse pour réveiller Sirius par la suite. Elle se trouvait intelligemment diabolique et cela la fit rire toute seule pendant deux bonnes minutes.

Pendant qu’elle fouillait dans les placards du haut de la cuisine orange acidulée de Sirius, elle se creusait la tête pour trouver quelque chose à cuisiner et surtout à manger. Seulement, les idées mettaient du temps à venir, surtout les idées sensées. En apercevant le lait d’amende, la jeune femme eut envie de faire du Porridge...au chocolat fondu ! En l’honneur de ses origines qu’elle savait anglaises. Peut-être même que sa maman en préparait le matin et que c’était là la raison qui faisait qu’elle adorait tant ce goût ?

Elle fit chauffer le lait et y ajouta les flocons d’avoine, elle en versa un peu à côté et cela aussi la fit rire. Dans une autre casserole, il fit fondre du chocolat et ne put résister à en déguster quelques carrés. Elle retira les deux casseroles une fois les flocons gonflés et le chocolat fondu. Elle mélangea le tout et ajouta des morceaux de poires, de bananes et de figues.

Satisfaite de sa préparation, elle se dirigea vers le salon en trottinant presque ; un rien la rendait euphorique.
Une fois assise auprès de Sirius, elle se remémora tout ce qu’il avait fait pour elle depuis ces derniers temps. Il avait pris soin d’elle quand elle pleurait toute seule sur son banc, il l’avait invitée sous son toit sans jamais la faire sentir de trop, il l’avait nourrie, logée et fait rire. Puis ensuite il s’était cassé la tête pour lui obtenir des places de concert et l’avait fait se sentir jolie en lui offrant une robe sexy. Il l’avait enfin suivie en boite de nuit sans broncher, même s’il ne l’avait pas prévu et pas forcément voulu. Bref, le jeune homme avait été un véritable ami et c’était si touchant...

Lily eut envie de partager avec Sirius la sensation de gratitude que faisait venir ce constat. Elle se précipita donc sur lui pour l’enlacer avec vivacité Elle fut d’ailleurs obligée de grimper sur lui pour réussir son entreprise. Elle caressa ses bras et le remercia à voix haute.

Le jeune Black fut sorti de son sommeil par un corps chaud qui se mit au dessus de lui. Il bougea légèrement pour mieux l’accueillir et plaça ses bras dans son dos à elle. Il ouvrit à peine ses yeux, à mi-chemin entre le rêve et l’éveil, et reconnut les beaux cheveux de Lily, puis son visage et enfin son corps. Sans se poser de questions, il fit glisser ses mains le long de son dos avant de s’arrêter sur l’arrondi de ses fesses. Elles étaient douces, même avec une robe qui les couvraient.


Un frisson la parcourut et cela lui fit du bien. Il n’en fallut pas plus pour que les envies de Lily deviennent plus audacieuses et que tout bascule. Elle passa ses mains entre leurs deux corps pour toucher son torse ; sa chemise blanche avait été déboutonnée plus tôt dans la soirée et il l’avait laissée comme ça depuis, tant il était ivre.

Sirius continua à descendre ses mains le long de ses fesses puis accéda à ses cuisses découvertes. Il les pressa avec force pour plaquer Lily à lui, ce qui provoqua un gémissement de surprise de la part de la rouquine. Sans lui laisser le temps de répondre par un geste, il fit remonter la robe en même temps que ses mains. Il continua son ascension le long de son dos et finit par enlever entièrement la robe qu’il jeta négligemment sur le marbre du salon. Les vêtements de Sirius eurent droit au même sort, quelques dizaines de secondes plus tard.

Le beau brun passa ses mains partout sur le corps de la rouquine, se sentant d’ores et déjà frustré par ses sous-vêtements bleus en dentelle qui cachait encore bien trop son corps. Il insista à maintes reprises sur les fesses de la jeune femme qui étaient quasiment nues, au vu du petit string qu’elle avait décidé de porter ce jour là. Elle plaqua sa bouche sur la sienne, lui mordit les lèvres en réponse à ses mains qui pétrissaient pleinement sa peau. Il tira si fort sur la ficelle qu’elle claqua dans un bruit sec en laissant une trace rouge vif sur la peau de la jeune Evans. Ils ne s’arrêtèrent même pas, trop occupés à satisfaire leurs pulsions bestiales.

Désirant prendre le dessus, Sirius se retourna vivement en entraînant la rouquine dans sa course pour la basculer en dessous de lui. Seulement, n’ayant plus conscience qu’ils se trouvaient sur un canapé, ils tombèrent lourdement sur le tapis au pied du sofa.
Lily fut légèrement assommée par cette chute mais tout était tellement intense, qu’elle exclama sa douleur seulement par un gémissement bref. La jeune femme fut d’ailleurs bien vite distraite par la démonstration de force du beau Black, qui arracha les bretelles de son soutien-gorge pour plus rapidement pouvoir embrasser passionnément ses seins.
Quelques secondes plus tard, le jeune brun se glissa en elle avec puissance et il lui donna envie de crier son plaisir.
À un moment donné, elle voulut prendre appui au coin de la table basse, histoire de donner plus de puissance à son bassin, mais elle ne fit qu’attraper le  coin du plateau où se trouvait les deux bols de Porridge. Le lait encore tiède se déversa sur le dos de Sirius et tous les morceaux de fruits et d’avoine s’éparpillèrent sur leurs deux corps. Les bols, les petites cuillères et le plateau firent un fracas qui ne les stoppèrent pas. Seul le moins enivré d’entre eux, Sirius, se fit la réflexion fugace que la chance était avec eux, car aucun débris de verre n’avait blessé Lily. Il l’embrassa avec force, eut envie de la mettre sur le ventre et donna, dans cette position, plus de puissance encore à ses coups de reins.

Lily était déchaînée, elle se libérait de tout et allait jusqu’au bout, tant le sentiment de lâcher prise la grisait. Sirius quant à lui, vivait un fantasme qu’il avait déjà rêvé plusieurs fois sans jamais avoir osé le réaliser avec elle. D’ailleurs, seule une petite partie de son esprit se rendait compte de ce qu’il se passait réellement ; l’autre partie voyait cela comme un rêve très excitant et très réaliste.
Ils se mouvèrent sauvagement jusqu’à ce que le jeune homme atteigne l’orgasme. Le temps se figea à ce moment-là puis les corps retombèrent lentement sur le sol, l’un à côté de l’autre, couverts de sueur, essoufflés et vidés.
Cette soirée et surtout ce dernier évènement, les avait complètement et définitivement déconnecté de la raison et du bon sens.

✮✮✮

La lumière du jour perça le voile de ses paupières malgré le mauvais temps dehors. La pluie battait sur les longues et grandes baies vitrés de la maison. Oui mais d’ailleurs, la maison de qui ? Où était-elle déjà ? Elle cherchait à tout prix à le savoir mais elle avait d’autres préoccupations pour le moment ; des préoccupations physiques.
Sa tête semblait être en béton tant elle était lourde et alors qu’elle n’avait même pas encore esquissé un mouvement, elle sentait de multiples brûlures sur son corps, au niveau de son cou, de ses seins, de ses reins et surtout plus bas encore. Son estomac se tordait dangereusement, lui donnant des nausées désagréables. Elle était frigorifiée aussi.
Qu’est-ce qu’il avait bien pu arriver ?

Prenant son courage à deux mains et voulant éclaircir ses questionnements, elle ouvrit les yeux après s’être relevé très doucement. Ce qu’elle vit, une fois sa vision rétablie, fut une des images les plus choquantes qui lui était donné de voir de ses propres yeux. C’était un véritable bazar, des morceaux de vaisselle brisée était éparpillés sur le tapis chocolat et côtoyaient des vêtements froissés et jetés négligemment. Le tissu du tapis était tâché de part et d’autre d’elle et une odeur d’amande pourrie lui écorchait l’odorat. Elle regarda son propre corps plus en détail et elle fut sidérée de voir qu’elle était quasiment nue, seul son pauvre soutien gorge qui était affaissé négligemment autour de son bassin, restait encore. Des bouts, de ce qui semblait être de la nourriture séchée, étaient éparpillés sur sa peau à côté de petites coupures qu’avaient certainement provoqué les morceaux de verre. Son sein gauche comportait une marque évidente de morsure quand celui du droit en comptait trois !

Le froid, l’odeur et le choc eurent raison d’elle et elle se précipita dans la salle de bain pour y vomir. Ses tempes vrillaient de douleur, ses jambes la tenaient à peine et tout son corps était courbaturé. Des flash lui vinrent par la suite, une fois que son visage rencontra l’eau fraîche du robinet.
Elle se vit à un concert, danser et hurler comme une folle au rythme des chansons de Queen, avalant cocktails sucrés sur cocktails sucrés. Puis, se frottant à un homme mal rasé sur une piste de danse fumeuse. Par la suite, Sirius s’interposant entre l’homme de la piste de danse et elle avant qu’ils ne fassent le chemin de retour.
Jusque là, le récit de la soirée qu’elle put se faire grâce à ses récents souvenirs, était censé. Elle se sentait quelque peu honteuse de s’être frottée de la sorte à un vague inconnu mais elle le savait bien qu’elle faisait n’importe quoi quand elle était saoule. Seulement, quand Sirius lui avait proposé de tout oublier le temps d’une soirée, comment aurait-elle pu refuser ? Elle ne le pouvait pas, bien sûr. Même si elle devait vivre avec le fait d’avoir été trop loin avec un vague inconnu.

Mais alors, qu’avait-il bien pu se passer pour qu’elle se retrouve dans un tel état, une fois rentré dans la villa de Sirius ? Si le jeune Black découvrait l’immonde chaos qu’elle avait fait régné dans son si élégant salon, il allait assurément la tuer. Avait-elle invité quelqu’un ? Ou avait-elle fait ça toute seule ? Le doute la submergea et elle se précipita dans le salon pour s’assurer de la réalité des faits.

Son coeur s’arrêta de battre à l’instant où son regard se posa sur le corps nu et endormi de...Sirius. Il était allongé sur le tapis, au pied du canapé, juste à côté de l’emplacement où elle avait dormi.
La jeune femme faillit s’effondrer tant elle tremblait de partout. Le dernières pièces du puzzle s’imbriquèrent quand les souvenirs de ses ébats avec le beau motard lui revinrent, avec la force d’un coup fatal. Ils avaient été bestiaux, ils avaient été ivres, ils avaient été sauvages et le pire de tout : elle avait aimé ça à la manière d’une femelle en rut.
Qui était-elle ? Lily ne se reconnaissait pas.
Depuis quand couchait-elle aussi vite ? Depuis quand couchait-elle sous prétexte qu’elle avait bu ? Depuis quand s’offrait-elle sur un coup de tête, une envie fugace, un instinct animal ? Depuis quand était-elle attirée par l’envie de se dévoiler si intimement à quelqu’un d’autre que celui qu’elle était censé aimer ? Depuis quand le sexe n’était pas une chose profonde qui se faisait aussi avec le coeur et pas seulement le corps ? Depuis quand le faisait-elle avec un ami ?
Qu’allait-elle faire, maintenant ? Comment allait-elle pouvoir le regarder dans les yeux sans ressentir la honte qui la transperçait en ce moment-même ? Qu’allait-il penser d’elle ?
Il devait la prendre pour une fille légère ou pire, la pire des allumeuses, finissant par coucher, peu importe le mec. Après tout, elle commençait à se frotter à ce drôle d’inconnu et finissait par sauter sur Sirius. Elle n’avait donc pas de retenue ? Elle était si affamée que ça ?!

Elle était horrifiée, elle paniquait littéralement. “Au secours” était la seule réponse à son désarroi qui semblait vouloir sortir de son esprit. La jolie rouquine en pleurs avait si honte, c’était affreux. L’image qu’elle avait d’elle, déjà sérieusement ébranlée par Derreck, était maintenant ternie dans sa quasi-totalité. Et la seule option qu’elle envisageait était celle de fuir...et d’oublier le plus longtemps possible avant que les évènements de la vie viennent tout lui renvoyer à la figure.


Lily alla ramasser la robe que Sirius lui avait offert, elle l'enfila avec un malaise évident. Comme si se remettre dans ce vêtement était le signe qu'elle allait redevenir la fille qui la portait la nuit dernière. Cette fille dévergondée, sans limite, sans gêne et sans respect pour ses convictions.
Elle avait toujours été fière d'être une jeune femme censée malgré son enfance en orphelinat, elle avait toujours cru être plus romantique que la moyenne, être quelqu'un qui faisait passer les besoins de son coeur avant celui de son corps et voilà qu'elle se mettait à faire n'importe quoi !
Elle prit les cadavres de ses sous-vêtements et se mit à courir en direction de la porte d’entrée en ayant qu’une seule idée en tête : rentrer chez elle et prendre une douche.


C’est en entendant la porte claquer, que Sirius se réveilla à son tour. Perdu et hébété, il mit plusieurs minutes avant de se reconnecter à la réalité. Il eut le droit à un mal de tête similaire à celui de Lily. Le jeune homme ne fut cependant pas aussi perdu que la rouquine, tout d’abord parce qu’il était plus habitué et donc plus résistant à l’alcool et parce que, aussi incroyable que cela pouvait paraître, c’était elle qui avait bu le plus de verres.

Le fait d’avoir une gueule de bois moins puissante que celle de son amie n’arrangea en rien le sentiment désagréable de culpabilité qui l’assaillait en se rendant compte de ce qu’ils avaient fait cette nuit. Ce n’était pas bon, pas bon du tout. Enfin, si, cela avait été plutôt bon mais cela n’augurait rien de bon. Il venait de la froisser, de la rendre craintive. S’il avait été aussi sauvage qu’elle qui l’avait griffé tout le long du dos, il devait même l’avoir blessée.
Pire encore, il venait de rendre leur relation très instable et le beau Black ne savait même pas si elle allait encore vouloir lui parler. Comment allait-il faire ?
Avoir gâché la majorité de ses chances de faire intégrer Lily à Black Anarchy à cause de cette soirée, le rendait fou de rage. Pourquoi n’avait-il pas pu se contrôler ?
Bien sûr que la jeune Evans était sexy et belle mais c’était plus que ça. Il ressentait toujours ce besoin de veiller sur elle. Mais une question mettait à mal l’idée que Sirius était réellement charmée par Lily. Car après tout, si cela avait été une toute autre fille avec la même situation de Céleste fragile et perdue, aurait-il été aussi ému et attendri ? Il craignait que oui.
Oui mais voilà, toutes ces questions, il avait justement voulu les éviter avec une règle simple : ne pas chercher à se mettre en couple avec elle, même s’il voulait lui faire rejoindre son camp. Et il avait réussi jusque là ! Pourquoi avoir tout gâché, si près du but ?

Le motard désespéré se posa sur le canapé et se prit la tête entre les mains. Il réfléchissait aussi fort que lui permettait sa gueule de bois pour trouver un moyen de recoller les morceaux. Il fallait qu’il la voit à tout prix pour mettre les choses au clair avec elle. Là aussi ce serait délicat, comment lui dire que c’était une erreur d’avoir couché ensemble, pour ne pas qu’elle pense qu’il en voulait plus, mais sans pour autant blesser son amour propre ? Parce qu’elle n’avait pas été nulle, loin de là. Seulement, il savait que c’était une fille romantique et ce genre de filles ne couchaient pas, elles faisaient l’amour. Elle n’avait pas été pas son état normal et il en avait conscience.

Mettant un plan en forme dans son esprit, il commença à ranger et nettoyer dans le même temps. Une fois sa tâche matérielle finie, il fut soulagé que ses questionnements cérébraux soient eux aussi résolus. Il partit en direction de la douche avec une idée précise de ce qu’il allait devoir faire. Le seul inconnu résidait dans la réaction de Lily.

✮✮✮

Lily passa sa main sur le grand miroir de sa salle de bain rose saumon. L'eau chaude de la douche avait recouvert toute sa surface d'une couche de buée humide. La jeune femme se scruta dans la glace et fut dépitée de voir qu'un suçon venait lui rendre la tâche d'oublier la nuit dernière quasiment impossible. Il était gros et violacé, dans le plein creux du cou et au niveau de l'épaule, on pouvait en apercevoir un autre. Elle poussa un long soupir de désespoir et continua à faire comme si de rien n'était, s'efforçant de répéter les gestes du quotidien pour passer à autre chose.


Comme tous les jours donc, elle se prépara pour aller travailler à la galerie d'art d'Illuway, commerce dont elle était propriétaire avec Remus. Ce dernier était un excellent associé qui se consacrait à la recherche de peintres prometteurs souhaitant vendre leurs tableaux. Il veillait  aussi à faire connaître la galerie. Quant à la rouquine, elle s'occupait de toute la clientèle désirant posséder des tableaux ; son sens de l'art et sa haute maîtrise des techniques de peinture lui permettait de répondre aisément aux questions des acheteurs ou amateurs curieux. À eux deux, ils arrivaient à faire tourner une affaire confortable pour leurs portefeuilles. Encore une fois, elle était extrêmement reconnaissante envers l'élégant Lupin car au départ, c'était à lui seul qu'appartenait cette galerie et emportée par la passion de la jeune artiste, il l'avait laissée être employé puis associé ; c'était vraiment un homme en or.

Elle pénétra dans sa chambre avec une certaine appréhension, les draps du lit étaient encore froissés d'une nuit d'amour qu'elle avait partagée avec Dereck il y a à peine quelques jours. C'était une sensation affreuse, sentir que c'était fini, pour de bon. Il n'allait plus revenir. Elle avait même vérifié son Messager quand elle était rentrée, pour savoir s'il avait cherché à la contacter. Mais seul Remus l'avait fait.
Lily s'installa devant sa coiffeuse sans jeter un regard de plus au lit, elle admira le joli flacon en verre, taillé comme un bijou qui trônait sur sa table. C'était un cadeau très précieux que Remus lui avait fait pratiquement dès leur première rencontre. Elle lui avait confié qu'elle gardait un seul et unique souvenir de sa maman, une odeur de muguet toute particulière. Et quelques jours plus tard, il lui avait offert un délicieux parfum. L'odeur était d'une similarité troublante et cela la réconfortait de le porter chaque jour. Aujourd'hui n'allait pas manquer à l'appel, c'était décidé.

Par la suite, elle s'habilla simplement et sobrement, prenant garde à porter une jupe noire assez longue pour cacher ses cuisses rougeoyantes et un col roulé vert pour dissimuler les suçons et les morsures. Elle voulait à tout prix éviter que Remus découvre ce qu'il s'était passé hier. Elle était déjà sûrement perçue comme une allumeuse auprès de Sirius, elle ne voulait pas perdre l'estime de Remus aussi, elle ne le supporterait pas.


Une fois arrivée, elle fut soulagée de constater que tout n’avait pas changé dans sa vie. Sa galerie était toujours fidèle à elle-même avec ses tableaux posés sur les trois quart des murs blanc crème. Seul un angle sur la gauche était dénudé de tableau mais pas de peinture puisque Lily y avait peint elle-même un somptueux paysage. Étant charmé par cette création, Remus avait décidé d’y installer un bureau pour accueillir la clientèle. Olive y était d’ailleurs installée. C’était une nouvelle recrue, novice mais gentille, qui s’occupait du secrétariat. Remus s’était enfin décidé à l’engager ; c’était bon signe, ils avaient maintenant suffisamment d’argent pour avoir une employée. Elle la salua aussi gaîment que lui permettait son état puis lui demanda où était Mister Lupin. L’aimable blonde lui répondit qu’elle n’en savait rien puisqu’il ne venait pas travailler aujourd’hui ; c’était comme ça avec Remus, son emploi du temps était très irrégulier et il ne donnait jamais trop d’explications à cela.

La rouquine décida donc de rentrer dans le vif du sujet - ou plutôt de son travail - en se dirigeant au hasard vers un homme qui flânait dans la galerie. Lily ne le connaissait encore pas, elle examina donc en vitesse son allure. Ça semblait être un homme élégant et assez fortuné, très certainement de bonne famille anglaise. Ses lunettes rondes lui donnaient un air classique et quelque peu écolier. Il ne semblait pas perdu mais ne semblait pas non plus vouloir à tout prix être ici.

    « Je peux vous aider ? demanda-t-elle comme elle le faisait habituellement.
    _ Cela dépendra de vos compétences, très chère. Répliqua le jeune homme brun à lunettes avec un petit sourire en coin. Êtes-vous capable de supprimer le côté sombre qui réside dans les êtres humains ? »

La rouquine fut complètement prise de cours par cette réponse hors norme. Sur quel drôle d’oiseau était-elle encore tombée ? Et comment allait-elle lui vendre quoi que ce soit ? Ce n’était vraiment pas le jour où elle avait besoin d’anormalité.

    « Et bien, il est évident que je ne peux rien faire pour cela, répondit Lily avec sérieux. Par contre, je peux vous parler des beaux tableaux qui sont exposés ici, finit-elle sur une note légèrement plus chaleureuse.
    _ D’accord, parlons d’art et de ces beaux tableaux mais vous n’y couperez pas, un jour nous parlerons de la méchanceté humaine, plaisanta-t-il.
    _ Hm...Si vous le dites, répliqua la jeune artiste perplexe, n’étant pas sur la même longueur d’onde que lui.
    _ Alors, si vous pouviez m’informer sur une question qui me taraude depuis plusieurs jours...Le paysage qui a été peint sur la devanture de la galerie et celui derrière le bureau d’accueil, est-ce un ou une de vos artistes affichés sur ces murs qui les ont fait ? Je trouve sa sensibilité artistique vraiment particulière et je trouve que cet artiste peint avec un tel réalisme que ç’en est bluffant.
    _ Euh, et bien, non, elle n’a pas de tableau accroché ici, répondit-elle rougissant comme une pivoine.
    _ Vous faites là une bien belle erreur ! affirma-t-il en haussant légèrement les sourcils. Je ne pense pas que ses tableaux m’auraient uniquement séduit, moi. C’est étonnant que vous n’ayez pas su déceler son talent. Enfin, pourriez-vous tout de même me donner son nom ?
    _ Elle s’appelle Lily Evans.
    _ Oh mais suis-je bête, excusez mon impolitesse, j’aurais d’abord dû vous demander votre prénom à vous avant de demander celui d’une autre femme. Qui plus est, si elle n’est pas présente dans la pièce. Comment vous nommez-vous donc ?

    _ Et bien, avoua-t-elle de plus en plus rouge, je m'appelle Lily Evans.
    _ Mais alors, s'exclama le jeune acheteur l'air ravi, je suis encore plus heureux de faire votre connaissance, Mrs Evans !
    _ Miss Evans, corrigea la jeune femme machinalement.
    _ Je suis content de pouvoir vous dire ce que je pense de votre travail, Miss Evans. Vous êtes une excellente artiste selon moi et je trouve dommage que vous n'exposiez pas dans votre propre boutique. Vous avez le coup de pinceau, croyez-moi, ma famille collectionne des oeuvres d'art depuis des siècles.
    _ Cela est courtois de votre part, Mister...
    _ Mister Potter, mademoiselle. James Potter pour être tout à fait précis.
    _ Mais je suis ici pour vendre des peintures et les miennes ne se vendent pas.
    _ Pourtant, insista-t-il sans se défaire de son sourire poli et chaleureux, moi je suis prêt à vous en acheter.
     _ Vous ne connaissez même pas l'allure de mes tableaux, répliqua Lily dubitative sur son supposé talent. Vous ne pouvez être désireux d'acheter sans avoir vu !
    _ Je n'ai besoin de voir qu'une seule chose, lui assura James dont le regard s'était allumé d'une petite lueur que la rouquine ne remarqua pas. Dès que je vois le style du tableau, je suis fixé puisque le votre est si rare qu'il est impossible de ne pas vouloir acheter au moins une de vos créations.
    _ C'est vraiment aimable Mister Potter mais mes tableaux sont d’un niveau amateur et...ils ne sont de toutes façons pas destinés à la vente, ce sont des toiles personnelles.
    _ Hm, fit-il avec sa gorge, semblant réfléchir à toute allure pour trouver un autre argument pour la convaincre d'accepter. 
     _ Mais ne vous en faites pas, le rassura-t-elle en déballant sa réponse commerciale et machinale. Ici il y a plus de 12 artistes qui exposent leurs différentes toiles, il y a un large choix de formats et de styles. Vous trouverez forcément votre bonheur.

    _ Bien sûr que je vais trouver mon bonheur ici puisqu'il réside dans le fait de posséder un ou plusieurs de vos tableaux. S’il le faut, continua James avec un sourire espiègle, j’achèterai la totalité des tableaux ici pour que vous soyez en pénurie et là vous serez bien obligé de me vendre les vôtres. N’est-ce pas un plan génial ?
    _ Voyez-vous ça, s’esclaffa-t-elle en trouvant ce personnage de plus en plus particulier. Rien ne me fera plus plaisir !
    _ Dans ce cas alors, je vais rentrer chez moi et je reviendrai pour commencer à mettre en place mon plan diabolique. Il y a-t-il un numéro de Messager que je puisse avoir pour vous appeler si une question me vient ?
    _ Bien sûr, demandez-le à notre charmante hôtesse d’accueil, elle vous le donnera.
    _ Encore merci pour tout, Miss Evans. »

James tourna lentement le dos à la belle rouquine avant de laisser son sourire s'agrandir pendant qu'il remontait la monture de ses lunettes sur l'arête de son nez. Il avait enfin découvert le nom du mystérieux auteur des peintures murales qui l'avaient tant fait flasher.  Il était très heureux, ayant passé pas mal de temps déjà dans cette galerie à examiner chaque artiste qui y était exposé sans jamais retrouver la précision du trait ni la générosité des formes ou des couleurs de cette Miss. Ce que peignait Lily Evans était un petit pan de vie en lui-même et c'était fascinant. On aurait pu s'y projeter comme s'il s'agissait d'un endroit à la fois merveilleux mais surtout réaliste. Enfin bref, il adorait vraiment ce qu'elle arrivait à créer. Et dire qu'il n'avait vu que deux de ses "toiles", qu'allait-ce être s'il avait la chance d'en voir plus ? Le jeune Potter avait hâte de le savoir et il comptait bien réussir à faire céder la modeste artiste car il était très motivé.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que cette artiste était en plus une belle jeune femme. Il avait dans l'idée de tenter aussi à la connaître un peu plus personnellement, on ne savait jamais ce que le destin pouvait réserver et il ne voulait pas passer devant une occasion de rencontrer une belle âme sans la saisir - l'occasion, pas l'âme, bien sûr. Et puis, elle était vraiment belle, quand même, il fallait l'avouer.


Lily le regarda partir avec un certain soulagement. Ce James Potter était dérangeant. Inattendu. Cela la perturbait. Et elle avait dit la vérité, elle ne trouvait pas ses toiles exceptionnelles, loin de là. Elle était persuadée que s’ils ne vendaient que ses tableaux, il ne faudrait pas compter sur l’argent. Oui, bien sûr, elle aimait peindre et elle se rendait compte qu’elle était capable de peindre d’une manière très ressemblante à la réalité. Mais pour elle, ses toiles n’avaient pas d’originalité, ni d’âme. Et puis Remus lui avait bien dit que c’était une mauvaise idée de les exposer au grand public.
Lui, ne remettait pas en cause son talent, loin de là. Mais il lui avait quand même fait remarquer qu’elle était trop sensible, qu’elle mettait beaucoup trop d’elle dans ses peintures et que cela risquerait de la peiner plus que de mesure si jamais quelqu’un critiquait ce qu’elle faisait. Et tous les artistes avaient obligatoirement des détracteurs.
Alors elle peignait pour elle et puis aussi pour Remus qui était apparemment tombé amoureux de son passe-temps. Il lui demandait assez régulièrement l’autorisation de prendre ses toiles préférées et de les garder pour chez lui. Cela la flattait beaucoup.


La journée passa de manière laborieuse, le fait d’aider les visiteurs ne l’empêcha pas de devoir se battre avec ses démons intérieurs. Sa tristesse grandissait et elle ne cessait de ressasser l’abandon de Dereck pendant que son sentiment de honte devenait suffocant. Elle avait trouvé le moyen de gâcher l’amitié d’un ami qui lui faisait du bien et ce même après le départ du pianiste-chanteur. Elle était vraiment douée...

Chaque pas qui la menait vers son appartement étaient lourds. Qu’allait-elle faire seule, avec son désespoir ? Remus était apparemment absent, Sirius était devenu un problème et Dereck était encore une blessure à vif dans la chaire de son coeur.
Une fois dévêtue de son manteau couleur caramel, elle s’installa sur un moelleux fauteuil en véritable cuir rembourré qui se trouvait placé en face de son chevalet. Lily n’avait jamais compris le besoin des autres artistes de faire de leur atelier un endroit inconfortable. Bon, il était vrai que la rouquine n’avait pas d’atelier à proprement parlé et n’avait fait qu’aménager un petit coin de son salon. En tous cas, elle était heureuse d’avoir une assise où elle pouvait se sentir bien.
Mollement, elle prit son pinceau et le passa sur la toile vierge, le colorant d’un bleu lagon vif. Elle ne savait pas trop ce qu’elle avait envie de peindre ni comment elle allait le peindre ; la jeune femme essayait seulement de se vider l’esprit. Serait-ce le ciel ? L’océan ? Le pelage d’un animal extraordinaire ? L’iris d’une vélane ? Après tout, est-ce que cela importait vraiment ?

La sonnette de sa porte d’entrée se mit à claironner à maintes reprises dans tout son appartement, provoquant une brisure dans la délicatesse du trait qu’elle était en train de dessiner. Elle soupira de frustration d’avoir ainsi gâché sa ligne.
Qui était-ce ? Elle avait tout sauf envie de voir Sirius et cela pouvait très bien être lui. Il n’était pas du style à laisser les choses se faire, il allait plutôt aux devants des problèmes. Enfin, elle disait ça, mais savait-elle réellement qui il était ? Depuis hier, Lily se rendait bien compte qu’elle-même ne se connaissait pas vraiment.


  Chapitre 2                                                                                                           Chapitre 4 

Et voilà, James est arrivé ! Et oui, Lily n’y fait même pas attention, que c’est triste ^.^


Le temps du vote est terminé !

Lily devait faire un choix. Allait-elle faire semblant d'être absente de peur de tomber sur Sirius ou allait-elle affronter la personne qui se trouvai derrière cette porte, quelle qu'elle soit ?
1 -  Ouvrir la porte
 2 - Faire semblant 
[edit 20 Janvier 2013] Vous avez tranché, la suite a donc été écrite avec le choix n°1. 
Pour voter à nouveau, il faut se rendre au dernier chapitre publié.


Chapitre 2 - Moi, Lily, Artiste Celeste



✭                        Ivresse                      
 
 Chapitre 1                                                                                                            Chapitre 3


Lily devait faire un choix. Devait-elle passer sa soirée à sortir et à boire avec Sirius ou à discuter avec Remus ?


La jeune femme regardait à tour de rôle les deux hommes. L’idée qu’ils veuillent tous deux passer du temps avec elle lui réchauffait le coeur. Peut-être n’était-elle pas si indésirable que ça ? Mais un doute s’empara d’elle et Lily soupçonna qu’elle devait faire pitié. Elle grimaça à cette pensée désagréable et de nouvelles larmes vinrent brouiller sa vue.

Sirius et Remus cessèrent de se défier du regard pour observer attentivement la rouquine et comprirent rapidement qu’elle était à nouveau sur le point de craquer ; seule la raison de ces nouveaux pleurs resta inconnu pour eux. Le loup-garou sentit son coeur se serrer à cette vue terrible et il s’en voulut. Lily était un être exceptionnel et elle n’en avait pas conscience. Peut-être que s’il lui avouait tout, elle arrêterait de penser le contraire. Mais c’était interdit, il n’avait pas le droit. Et puis, on lui avait répété maintes fois et il en était convaincu, c’était pour le bien de la jeune fille qu’Ils ne lui disaient pas tout. Seulement, quand on la voyait si triste et si fragile, comment pouvait-on penser que ça lui faisait du bien de lui cacher une partie si importante de son être ?

Sirius quant à lui, sentit la colère contre Dereck monter encore d’un cran. Cependant, de nature assez paranoïaque et malgré le fait qu’il était persuadé que ce chanteur de midinettes était effectivement un sale égoïste de première, le beau Black soupçonna qu’Ils y étaient aussi pour quelque chose. À croire qu’Ils ne voulaient pas que leur “protégée” soit heureuse. Et après Ils engageaient des Anges Gardiens pour bien faire en sorte que leur volonté à Eux soit respectée. C’était à vomir. Comment une personne intelligente comme Lupin - parce qu’on ne pouvait pas lui enlever son intelligence - pouvait être fidèle à ce genre de personnes et à leurs idéaux  ?! Voilà pourquoi il n’appréciait pas plus que cela le loup-garou. Ça et aussi parce qu’il était un peu trop collé à Lily. Comme si ça ne suffisait pas qu’il contrôle sa vie, il fallait en plus qu’il la couve.

    « Je n’irai avec personne ! s’exclama la jeune femme en croisant les bras sur son buste juste après avoir séché ses yeux humides avec vivacité.
    _ Quoi ?! s’étonna un Sirius atterré. Tu peux pas, t’as pas le droit ! Tu dois au moins choisir un de nous deux !
    _ Non ! Je ne veux pas ! Je vous fais pitié et je déteste ça. J’aurais jamais dû vous dire que...
    _ Arrête de dire des conneries plus grosses que toi, Lily ! Les nanas qui me font pitié ce sont celles qui me collent uniquement parce que je fais de la moto et t’as vu comment je les traite ? Alors arrête un peu tes hallucinations !
    _ Pour une fois, j’adhère à ce que dit Sirius. Intervint Remus tout en cherchant à capter Lily du regard - s’il avait été physiquement là, il aurait dû se faire violence pour ne pas lui prendre la main. On est tes amis, on n’est pas là pour te materner. Et puis entre nous, si Black te maternait en t’emmenant boire jusqu’à ce que tu sois complètement raide, tu parles d’une mère toi, je m'inquiéterais pour ses bambins !
    _ La dernière remarque était tout sauf utile, ajouta le beau motard en haussant des sourcils. Et puis c’est bien bas de critiquer ma soirée anti-tristesse de cette manière...
    _ Et tu sais de quoi tu parles hein, les coups bas ça te connaît...
    _ Je préfère les coups de reins, répliqua Sirius, fier de lui.
    _ Je vous ai déjà dit que vous étiez désespérant ? demanda rhétoriquement Lily.
    _ J’ai préféré arrêter de compter, avoua Remus en souriant.
    _ Bon, tu fais ton choix, oui ?! renchérit le jeune homme assis sur le canapé.
    _ Je... réfléchit-elle, je crois que je vais aller avec toi, Sirius. Désolée Remus. »

Ledit Remus s’empêcha de montrer un quelconque sentiment mais la rouquine n’avait pas besoin de preuve pour craindre sa déception. Et bien sûr qu’il était déçu, il aimait passer du temps avec elle, il aimait la protéger et essayer de l’aider. De plus, il craignait ce que Sirius pourrait lui faire faire. Il était trop fêtard et trop flambeur et elle, était brisée et triste donc sujette à accepter les plus mauvaises suggestions. Et puis, depuis quand réglait-on ses soucis en allant danser et se frotter à des mecs en chaleur ?! À ce moment-même, il détestait sa situation d’Ange Gardien.

    « Tu vas voir, on va te faire oublier ce crétin le temps d’une soirée, promit Sirius, content de sortir ce soir en compagnie de Lily.
    _ Je ne sais pas si c’est possible, répondit-elle sombrement. Si tu veux bien, je vais finir la conversation en privé avec Remus.
    _ Ok princesse, reviens me voir quand t’as fini. »

Elle se leva lentement du canapé, légèrement plus réconfortée et réchauffée que quand elle s’y était engouffrée. La rouquine avança dans le couloir, suivie de l’écran contenant un Remus silencieux, en pleine réflexion. Elle s’arrêta devant la porte de la chambre d’ami qui lui était attitrée et n’attendit pas d’y entrer pour préciser à son ami :

    « Tu sais, ce n’est pas que je n’ai pas envie de passer un moment en ta compagnie ou que ta compagnie est désagréable, c’est juste que je ne supporte plus de parler de lui. Pour tout t’avouer, je ne supporte déjà pas d’y penser si souvent à lui.
    _ Je comprends que c’est douloureux pour toi. Je t’assure Lily, je le comprends. Et t’amuser, bien sûr que c’est une bonne idée. J’ai juste la crainte que tu n’associes joie à alcool. Parce que je sens que tu es fragile et j’ai envie de te protéger...En tant qu’ami bien sûr, s’empressa-t-il de rajouter, se fustigeant déjà mentalement.
    _ Je suis dans le brouillard total, Rem’. Je me sens si perdue, si tu savais. Mais faut pas que tu t’inquiètes, Sirius est aussi bienveillant que toi, j’en suis sûre.
    _ Ça va être dur. Je te l’ai déjà dit, je le sens pas ce mec, il cache un truc et ça m’agace.
    _ Toi qui sais toujours tout sur tout sur tout le monde, se moqua-t-elle gentiment, toi qui analyses toujours les comportements des autres, tu ne supportes pas qu’un élément de la vie de Sirius échappe à ton instinct. Il a jamais voulu parler plus que ça de lui et de sa famille, et alors ? Chacun a sa zone d’ombre et sa part de mystère. Moi j’ai bien une amnésie qui s’étend de ma naissance à mes dix-sept ans, et tu sais que je n’en parle pas à tout le monde. Je n’ai même jamais rien dit à...Dereck, j’ai même inventé des souvenirs d’enfance et les prénoms de mes parents.
    _ Oui, je le sais bien. Mais...
    _ Mais rien du tout, t’es juste un vilain curieux, chuchota-t-elle en souriant légèrement. »

Remus lâcha un grognement primaire et cela la fit légèrement rire. Il l’observa longuement et sentit son coeur s’accélérer. Il eut envie de lui dire qu’elle était belle, qu’elle était fantastique, qu’elle n’aurait jamais dû se mettre avec un autre que lui parce que lui, il saurait faire ce qu’il faisait depuis vingt ans : la protéger, l’aimer, lui être fidèle. Mais c’était impossible. Tous ces sentiments, il devait les rentrer au plus profond de son coeur, ne jamais les faire sortir et surtout le plus crucial, ne jamais lui dire.

    « Je crois que je vais te laisser, souffla Lily, se disant qu’il devait être ennuyé par leur conversation, au vue de son visage fermé. Je...Tu dois avoir des choses à faire et puis Sirius m’attend...
    _ Je comprends...Mais, je t’en prie, fais attention à toi, j’ai...je veux que tu sois le mieux possible...Et puis...il faudra bien parler un jour de ce Derreck à la noix, parce que je me pose des tas de question sur votre rupture et sur votre relation et que je m’inquiète pour toi...
    _ Je sais tout ça mais là, je n’en ai pas la force. À bientôt Rem’, bisou à toi. »

Lily coupa la communication en fermant les yeux et en se concentrant sur le mot “raccrocher”.
Une fois qu’elle entendit le “pop” caractéristique de la disparation de l’écran, elle ne les rouvrit pas tout de suite. Elle se mit à penser à Remus et à son visage qui s’était fermé après qu’elle ait ri. Ces deux faits avaient-ils un lien ? Avec lui, c’était toujours un peu délicat ; ils passaient des moments vraiment agréables puis subitement, il se mettait à l’écart, partait dans un autre monde et ne semblait plus vouloir revenir dans celui où ils s’amusaient ensemble. Alors elle finissait par se sentir gênée puis partait. Jamais il ne lui avait expliqué le pourquoi de son attitude et jamais elle n’avait osé demander. Elle avait clairement peur d’être rejetée et elle en avait tout sauf besoin.

Remus était un pilier solide dans son existence ou il n’y avait ni parent, ni frère, ni soeur. C’était lui qui avait bien voulu faire des recherches sur son passé même si cela s’était avéré infructueux. C’était aussi lui qui l’avait aidée à comprendre son amnésie et surtout, d’apprendre à vivre avec sans devenir complètement folle. Alors même si parfois il semblait soupe au lait, Lily ne disait rien parce qu’elle avait besoin de lui.

Elle avouait néanmoins que le fait que Sirius ne change jamais d’attitude avec elle lui faisait du bien. Cela permettait d’équilibrer ses craintes et aussi ses envies. Il était toujours taquin, complice et un peu charmeur. Mais elle savait que le jeune homme aurait été charmeur avec une plante verte ou même un hérisson. C’était plus un moyen d’expression qu’une réelle initiation à la séduction. Le tout était de plus couvert d’humour ce qui allégeait vraiment ce côté là.


Sirius toqua à la porte deux fois et la jeune femme eut un sourire bref.

    « Viens profiter du solarium, lui lança-t-il à travers la porte, t’as besoin du soleil d’hiver mais sans le froid. Et puis comme ça, on sera dans une forme olympique pour notre soirée de danses et de fêtes.
    _ T’as toujours les mots pour faire rêver toi, répliqua Lily avec ironie tout en se levant et en ouvrant la porte.
    _ Tu vois que c’est de ta faute, plaisanta-t-il, si j’ai la grosse tête c’est parce que tu me complimentes beaucoup trop !
    _ Je vais m’améliorer, c’est juré ! lança-t-elle en entrant dans son jeu. »

Le jeune homme poussa Lily jusqu’à la grande pièce entièrement recouverte de vitres où le soleil perçait agréablement. Ils s'installèrent sur deux chaises longues rembourrées  de cuir qui longeaient la piscine à la couleur d’eau caribéenne. Le contact entre la peau de la jeune femme et la texture brûlante du transat lui procura des frissons agréables. Son coeur ne se réchauffait pas mais son corps lui au moins, si.

Elle tourna la tête sur le côté car elle sentait que Sirius la fixait. Il était déjà allongé et avait les mains croisés en dessous de sa tête. Il affichait un air de concentration, comme s’il cherchait à exprimer quelque chose d’une manière bien précise.

    « Maintenant, déclara-t-il paisiblement, je veux que tu me dises ce que tu ressens en ce moment-même. Ce que tu ressens profondément. J’te demande pas du tout de parler du con qui t’a servi de petit ami, on parle de toi et de tes sensations. »

Lily hocha brièvement la tête, signe qu’elle avait entendu la question et se mit en quête d’une réponse sincère à fournir à la question intelligente de son ami. Pour une fois qu’il ne sortait pas une bêtise énorme...

    « Je ressens une immense confusion, avoua-t-elle au bout de plusieurs longues secondes. Je n’arrive pas à me forger une image de moi-même et tant que je n’y arriverais pas, je ne pourrais pas savoir si on dit juste ou faux à mon sujet car je ne sais pas à qui faire confiance. Je ne sais pas si je dois croire la description que m’a faite Dereck de moi-même. Je ne sais pas si je dois écouter Rémus qui dira à coups sûrs que Dereck a tort. Et si je n’y arrive pas c’est parce que je ne sais pas qui je suis. »

Le beau motard ne pipa mot mais n’en pensa pas moins. Il détestait entendre qu’une fille aussi sympathique qu’elle était perdue à ce point. Voilà tout ce qu’Ils avaient réussi à faire. À déclencher le chaos dans la vie d’un être fragile, sans défense et qui plus est, bienveillant. Même si quelque part - très égoïstement, il l’avouait plutôt deux fois qu’une - cette information lui réchauffait le coeur. Si une personne comme Lily, qui était quelqu’un de bien et d’adorable, pouvait être paumée à ce stade là à cause d’Eux, alors sa propre mère à lui n’était pas forcément quelqu’un de dérangé d’avoir réagi à leur pression en quittant tout et en prenant tous les risques pour Sirius, son fils, l’enfant qu’elle avait porté en elle. Plus il se rapprochait de la jolie rouquine, plus il comprenait sa mère et plus il en ressentait de la tendresse pour Lily. Était-ce normal ou était-ce malsain ? En tous cas, c’était perturbant.

Sirius se racla légèrement la gorge avant de répondre à la confession de la jeune femme. Il ne voulait et ne pouvait pas parler de sa mère à la jeune femme pour le moment. Il en profita donc pour faire passer un message inconscient, ne perdant pas de vue son objectif.

    « Ça te semble difficile ou même insurmontable à l’heure d’aujourd’hui mais faut laisser ça de côté, jolie poupée. Faut que tu profites de la vie et que tu laisses ces questions de philo sur le côté. Voilà pourquoi ce soir tu danseras en sirotant un cocktail plutôt que de parler avec un chat sur les genoux en buvant une tisane ! La confiance pour qui tu voudras arrivera quand elle arrivera. Et puis plus tu attendras après ça, plus tu seras déçue et perdue. Je pense que tu t’embrouilles trop, princesse. Commence par soigner ton coeur et ne vois pas plus loin.
    _ Des fois tu dis des choses malignes, constata-t-elle en prenant une grande inspiration. Je vais essayer de me détendre.
    _ Tu vois que tu commences à comprendre ! »

Lily leva les yeux vers le plafond entièrement vitré du solarium. Elle observa défiler du nord au sud et à vitesse modérée, les quelques nuages qui parsemaient le ciel bleu pâle. Le soleil chauffait ses vêtements et sa peau, les bruits de l’extérieur étaient étouffés par tout ce verre et seuls les bruits de l’eau de la piscine se faisaient clairement entendre.  Se détendre dans cette pièce aurait dû être quelque chose d’aisé. Mais elle n’y arrivait pas. Tout tournait dans sa tête et cela la fatiguait. Elle aurait voulu sentir le poids sur son coeur s’envoler au loin et poursuivre ces nuages crémeux, histoire de cesser de l’alourdir de tristesse et de remords.

Et puis une question la taraudait. Se respectait-elle ? N’avait-elle eu aucun amour propre pour dire oui à tout ce que Dereck avait voulu faire ou lui faire faire ? Est-ce que ça lui ressemblait de faire ça ? Est-ce que c’était son caractère ? Comment pouvait-elle le savoir ? Personne ne la connaissait assez bien dans son entourage pour le dire.

A part peut-être Rémus, mais ce n’était pas avec un homme qu’elle avait envie de parler de ce genre de chose gênante. Elle aurait voulu connaître sa maman et pouvoir lui demander des conseils et de l’aide. Cela rendit Lily si triste qu’elle dû se mordre les lèvres pour ne pas pleurer à chaudes larmes. Encore.


Sirius n’avait rien manqué de la scène et malgré le fait qu’il n’avait pu suivre le fil des pensées de la jeune femme, il avait saisi qu’elle était sur le point de craquer. À nouveau. Il se leva prestement et alla faire un cocktail à son amie. Il revint auprès d’elle avec la boisson et un somnifère qu’il lui conseilla de prendre. Elle ne broncha pas, ouvrit à peine ses yeux humides pour vider le verre et prendre la pilule qui lui permettrait enfin de dormir un peu et surtout, d’arrêter de penser.

Il ne fallut pas longtemps pour que la jeune femme sombre dans ce sommeil dont elle avait tant besoin. Il resta encore quelques minutes avec elle avant de se lever discrètement et de se rendre dans le salon. Il ferma la porte derrière lui et s’approcha de la cheminée recouverte de marbre noir lustré. Les lignes sobres l’apaisaient.
Il sortit sa baguette magique, murmura “Black Anarchy” tout en faisant un mouvement circulaire puis en formant une sorte de “A” dans le cercle. Le feu gagna en puissance et les flammes devinrent argent. Un visage apparut dans les braises rougeoyantes et esquissa ce qui semblait être un sourire.

    « Vieux frère, enfin ! s’exclama une voix grave et chaude qui se reconnaissait aisément. J’allais commencer à m’inquiéter...
    _ Je sais, j’suis désolé mais tu sais bien qu’il vaut mieux être prudent, maintenant encore plus qu’avant. Je commence à gagner sa confiance donc elle passe plus de temps chez moi et forcément son chien de garde aussi. Et tu sais comment Ils arrivent à rendre fidèle les Gardiens à leur cause. Déjà que Lupin ne m’apprécie pas, si en plus il a des doutes, je serai foutu.
    _ Commence pas à paniquer Sir’, dis-moi plutôt où t’en es, plus en détail.
    _ C’est simple, elle commence à m’écouter et à prendre mon avis en compte. Et en plus, je pense qu’elle m’aime bien, ajouta-t-il avec un sourire fier.
    _ En même temps, j’en doutais pas ! T’as toujours su faire en sorte que les gens t’apprécient, c’est bien pour ça que tu es notre chef.
_ Merci de ta confiance Jackson, répliqua Sirius quelque peu rassuré même si l’anxiété qu’il cachait aux yeux de tous se faisait encore ressortir. Parce que c’est un peu sur moi que tout repose. C’est la première Céleste qu’on essaye de rallier à notre cause. Si tu savais comme je crains qu’elle finisse comme ma mère...
    _ T’inquiète Sir’, elle ne se suicidera pas, on va y veiller.
    _ Je l'emmène voir un concert de son groupe préféré ce soir, informa-t-il son compère, histoire qu’elle se vide la tête et qu’elle soit un peu heureuse. Elle s’est faite larguée par son mec.
    _ Le mec en question c’est toujours Dereck Cox ?
    _ Celui-là même. T’as réussi à glaner des infos sur lui ? Tu sais s’il fait partie de leur organisation de merde ?
    _ Dereck Cox, 21 ans, il a des parents plutôt riches, il a arrêté ses études après Poudlard et n’a fait aucune école supérieure par la suite. Il a commencé à traîner dans les lounge chic où il s’est fait remarqué par une propriétaire et amie de ses parents, Tamara Young, qui lui a collé un piano entre les mains. Il a commencé à avoir du succès en chantant et jouant, il a donc commencé à être un peu connu des coins chic des environs.  Il a récemment décidé de faire de Miss Young son agent pour commencer à grimper dans la sphère du show business.
    _ Tiens donc, la fameuse Tamara dont Lily ne cessait de dire qu’elle était de plus en plus envahissante. Ça m’étonnerait pas que le Dereck ait eu l’idée de motiver Tamara en se la tapant.
    _ C’est sûr qu’elle va être beaucoup plus assidu comme ça ! répliqua cyniquement Jackson en haussant les sourcils.
    _ Et à part ça, rien qui ne concerne ce qui nous intéresse ?
    _ Non, Cox n’a aucune affiliation à un quelconque membre connu de l’organisation. Il ne se rend pas non plus dans les endroits qui sont réputé pour recevoir leurs Gardiens. Soit c’est un agent hyper infiltré, soit il n’a rien avoir et elle s’est faite larguée parce que c’est un con opportuniste.
    _ Je le hais, grogna Sirius en serrant les poings. Elle n’avait vraiment pas besoin d’être triste et perturbée. Comment je vais pouvoir lui avouer ce qui va chambouler sa vie entière, maintenant ? J’ai envie de le buter.
    _ Vas bien falloir que tu te dises que y a des gens qui sont dégueulasse sans avoir besoin d’Eux. Ils n’excusent pas tout.
    _ Je sais, je suis parano’. Je ramène tout ce qui est négatif à leur organisation. Tu me l’a déjà dit.
    _ Justement, en parlant de paranoïa, n’éternisons pas trop notre conversation.
    _ Tu as raison, acquiesça Sirius, n’oublie pas de leur dire à tous que je ne les oublie pas, que je n’oublie pas notre cause et que je me bats pour elle tous les jours. Je suis proche du but, Lily sera bientôt des nôtres.
    _ Ca marche et toi dis-toi que les Black Anarchy sont derrière toi.
    _ Je sais. Je vais sortir pour aller chercher des nougatines donc si tu pouvais surveiller Lily pendant mon absence. Discrètement, comme tu sais si bien faire.
    _ Bien sûr ! Quand il est question de nougatines, c’est toujours discret avec moi, se vanta Jackson en souriant. Allez, à très bientôt. »

Le visage de son bras droit se confondit peu à peu avec les bouts de bois enflammés et au bout de quelques secondes, il ne resta plus rien d’autre qu’un banal feu de cheminée. Sirius souffla un bon coup histoire de se donner du courage pour affronter le froid hivernal et alla prendre son manteau. Il fallait qu’il enquête sur Eux pour pouvoir se préparer au mieux à ce qui allait se dérouler dans les prochaines semaines. Le moment était propice, Lily n’allait pas se réveiller et il avait confié à Jackson de veiller sur elle et sur sa villa. Il savait qu’il serait fatigué pour leur sortie de ce soir, mais c’était comme ça, il n’avait pas le choix. Au pire, il boirait pour tenir le coup.
✮✮✮
Lily ouvrit difficilement ses yeux gonflés par le sommeil. Le ciel bleu avait laissé place à un noir d’encre. L’année était vraiment froide et la température s’était beaucoup rafraîchie et elle fut bien heureuse d’avoir une couverture sur elle...Une couverture ? Lily fronça les sourcils, essayant de se rappeler à quel moment elle en avait pris une. Ça devait être une attention de Sirius. Sa vision devint plus nette et elle put apercevoir l’éclat brillant des étoiles de cette nuit d’Octobre. Elle était en train de se dire que c’était un joli spectacle quand toutes les images de la veille lui revint en mémoire. Elle se leva alors vivement, ayant hâte que la soirée commence, qu’elle puisse avoir encore du répit comme elle venait d’en avoir. Elle détestait l’image qu’elle avait d’elle, une pauvre fille pathétique qui était amourachée d’un homme qui l’avait rejetée sans ménagement. Quelle idiote elle était !

La jeune femme s’était rendue sans y prêter attention dans le salon où crépitait le feu de la cheminée. Elle sursauta quand la porte s’ouvrit sur un Sirius au nez rouge et aux lèvres bleues.

    « Sirius ! s’écria-t-elle encore sous le coup de la peur. Mais que faisais-tu dehors ?! Je pensais que t’étais dans la maison !
    _ J’y étais princesse, la rassura-t-il en enlevant son manteau avec le flegme naturel qui le caractérisait. Je suis juste sorti faire un truc.
    _ Mais alors...Tu ne t’es pas reposé comme on a toujours l’habitude de faire avant de sortir ?
    _ Si ! Bien sûr que si ! Et puis moi j’ai dormi la nuit dernière, c’était toi qui devais te reposer. Comment te sens-tu, d’ailleurs ?
    _ Je sens mon corps reposé et mon esprit torturé, avoua-t-elle.
    _ Alors dépêchons-nous de nous préparer pour cette soirée, que tu puisses penser et passer à autre chose parce que crois-moi que ton esprit va bien être occupé !
    _ Tu sais que tu ferais un excellent commercial ?
    _ N’essaie pas de m’amadouer, répliqua-t-il avec un large sourire, ce que je t’ai dit tout à l’heure tient toujours, c’est moi qui décide ce que tu portes ! Tu as dit oui, je te rappelle !
    _ Quoi ?! lança Lily abasourdie, mais...et quand est-ce que j’ai donné mon accord, moi ?!
    _ Tu étais légèrement endormie, j’avoue. Mais ça ne change rien, une parole est une parole et puis c’est tout.
    _ Tu es un escroc ! maugréa-t-elle en croisant les bras. »

Sirius prit le paquet argenté qui était posé sur le canapé et que Lily n’avait pas remarqué avant puis il lui tendit avec un air adorable. Elle ne put que le remercier et alla dans la chambre pour se changer. Lily revint quelques minutes plus tard, habillée d’une robe moulante bleu nuit. Elle était accrochée par une simple bretelle au niveau de l’épaule gauche. Au niveau de sa cuisse droite, une échancrure d’une dizaine de centimètres laissait entrevoir la peau crémeuse de la jeune femme et une jolie bande de strass suivait le décolleté.

    « Ce que tu es sexy ! La couleur révèle tes yeux et tes cheveux...
    _ Merci, souffla-t-elle en rougissant.
    _ Allez, viens, on n’a plus de temps à perdre ! »

La jeune femme acquiesça en souriant légèrement. Elle avait hâte de s’aérer l’esprit. Elle était contente du cadeau de Sirius, le vêtement était agréable à porter et elle se sentait plus jolie qu’à l’accoutumée.

Le malicieux Black lui présenta une casquette noire sur laquelle il était inscrit “I ♥ N-Y” et lui conseilla de bien s’accrocher à lui à et la casquette. Elle en conclut rapidement qu’il s’agissait d’un portoloin qui l’emmenerait à New York, qui était à quelques heures de route de la petite ville tranquille d’Illuway. Pendant que la sensation désagréable d’être tirée par le nombril se faisait sentir, elle se demanda pourquoi ils devaient aller si loin pour une sortie en discothèque.

Une fois arrivée, elle remarqua l’immensité de l’édifice devant lequel elle se trouvait. Lily eut un frisson mêlant excitation et froid quand elle vit une grande affiche de son groupe de rock moldu préféré, Queen, être placardée juste devant ses yeux, comportant la date exacte d’aujourd’hui. Elle se tourna avec appréhension vers un Sirius fier de son petit effet.

    « Bienvenue au Madison Square Garden, fanfaronna-t-il.
    _ T’es pas sérieux...s’exclama la jeune femme, en souriant.
    _ Si, si, ce soir Queen va chanter et jouer pour nous Princesse.
    _ Nous et eux, répliqua-t-elle en montrant de la main l’immense file d’attente devant l’entrée du haut batiment en forme circulaire.
    _ Ils ne sont pas un problème, tu vas voir... »

Sirius fit une légère pression sur ses reins pour faire accélérer ses pas raisonnant sur les pavés de la place. À la vue de la file d’attente impressionnante, la jeune femme se sentit découragée. Mais son ami motard ne semblait pas vouloir se ranger dans la longue queue et ils passèrent allègrement devant tous les autres.

    « Sirius, t’es fou ! le réprimanda-t-elle en sentant le feu monter à ses joues. On passe pas devant les gens comme ça...
    _ Quand on connaît le gars qui s’occupe de gérer l’entrée du public, si, on peut ! répondit-il avec un sourire canaille. Et puis, on est dans les premiers rangs, c’est logique qu’on soit installé en premier !
    _ Tu plaisantes ? Les premiers rangs ! s’écria-t-elle. Oh, vraiment merci Sirius ! »

Une demi-heure après qu’ils se soient installé, les festivités commencèrent. Lily n’avait cessé d’admirer la salle ronde et immense entourée de gradins géants. La scène était à peine à quelques mètres d’elle et elle vibrait d’avance d’entendre la musique sortir de ces grosses enceintes.

Le noir se fit autour d’eux mais on pouvait aisément sentir le public bouillir d’impatience que le spectacle commence. Sirius en profita pour glisser un verre dans sa main et de lui crier dans l’oreille - le bruit de la foule était déjà assourdissant - que c’était son cocktail préféré, un Tequila Sunrise. La musique se fit entendre au même moment où le jus d’orange, la tequila et sirop de grenadine se mélangèrent dans sa bouche. La jeune femme trouva ce moment particulièrement exquis et se promit de remercier chaleureusement Sirius pour ses idées géniales.


Pendant près de deux heures, les chansons connues et adulées s'enchaînèrent et à partir du troisième cocktail, Lily chanta à tue-tête tous les morceaux qu’elle connaissait ce qui provoqua chez Sirius un fou rire dont il eut du mal à se défaire. L’ambiance était électrique, les fans ne cessaient de clamer leur amour du groupe qui leur rendait excellemment bien en jouant et chantant avec une fervente passion. Lily et Sirius mourraient de chaud à être serrés comme des sardines contre d’illustres inconnus qui les bousculaient sans ménagement. Mais ils s’en fichaient, cela les faisait rire. Les cris provenaient de partout et de nulle part à la fois, pendant que la musique, elle, transcendait tout.

Une fois dans la rue, après ce moment mémorable, la rouquine était toujours aussi survoltée, elle continuait à chanter les titres qu’elle avait préféré et elle ne semblait pas s’être rendu compte que le volume sonore autour d’elle s’était atténué et qu’elle n’avait plus besoin de hurler à la mort.

Le jeune motard, qui était plus gai encore que Lily mais qui était moins survoltée, l’écoutait avec attention et se concentrait pour essayer de marcher droit. Cela faisait dix bonnes minutes qu’il regrettait de ne pas avoir mangé et dormi un peu plus, histoire de mieux tenir le choc à l’alcool. Enfin, cela ne l’empêchait pas de faire les choeurs des interprétations criardes de la jolie Evans.
En passant devant une devanture ornée de néons rose et jaune fluo, Lily sautilla de manière surexcitée et pria Sirius d’entrer dans ce qui semblait être une discothèque branchée ; elle avait envie de se déhancher encore, elle souhaitait que la soirée dure encore. Au départ, il avait voulu être sage et refuser car après tout, Lily était vraiment “out” et il savait qu’il était préférable qu’ils rentrent maintenant. Mais la rouquine se révélait être une incroyable négociatrice. Elle était même allé à proposé de trouver une fille pour le beau motard. Il avait finalement cédé quand elle lui avoua qu’elle avait envie de s’éclater jusqu’au bout de la nuit pour ne pas souffrir, pas encore, pas trop tôt. Après tout, il avait fait tout ça pour qu’elle s’amuse, il n’allait pas la priver maintenant !
Ayant tous deux extrêmement soif, ils allèrent bien sûr au bar commander une énième boisson - qui eut raison de leur dernière lueur de lucidité - avant de se mettre au milieu de la piste.

La jeune femme ondula son corps comme elle n’avait jamais osé le faire de toute sa vie. Sa pudeur et sa réserve étaient parties aux oubliettes et elle ne s’en voulait même pas. À vrai dire, elle n’y pensait pas, elle avait juste envie de profiter. Et puis avait-elle vraiment des valeurs ? Dereck avait mis en morceaux le coeur de Lily alors pourquoi n’avait-elle pas le droit de se détruire elle aussi ?
Les mouvements suggestifs de la jolie rouquine à la robe moulante attirèrent quelques hommes affamés. Du coin de l’oeil, elle aperçut un autre homme, blond à la barbe mal rasée, s’approcher d’elle en rythme et de manière sensuelle. Son coeur fit des bonds frénétiques dans sa poitrine à cause de la puissance de sa danse mais aussi parce qu’elle trouvait qu’il ressemblait à Dereck.
Son coeur pleurait mais elle n’hésita pas une seconde à le laisser s’approcher à une grande proximité de ses formes ondulantes. À l’oreille, il lui chuchota quelque chose qu’elle n’entendit pas mais elle lui sourit tout de même chaleureusement. L’inconnu suivit les mouvements de hanches de Lily avec les siennes et elle se mordilla la lèvre. Leurs yeux s’assombrirent et la jeune femme se rapprocha d’elle-même du danseur mal rasé. À plusieurs reprises, ses mains frôlèrent les fesses de Lily ce qui ne la laissait pas indifférente. Elle cherchait le contact autant que lui, elle le tentait par d’ardents regards brefs. Il sentait une odeur de cannelle ou alors c’était peut-être la discothèque qui parfumait leur piste de danse. D’habitude elle ne supportait pas cette odeur mais là, elle n’en avait rien à faire.
L’alcool mais surtout la douleur firent de Lily une personne méconnaissable.
Un peu plus fort que l’autre fois, il ouvrit la bouche pour lui parler. Cette fois-ci elle réussit à comprendre qu’il lui demandait si elle voulait boire. Elle accepta avec plaisir ayant encore et toujours soif. Le sourire qu’il lui renvoya la fit frissonner et avant qu’elle ait pu comprendre, l’homme avait bu une gorgée du Cosmopolitan qu’il avait à la main avant de l’embrasser avec intensité.
Lily mis ses mains dans ces cheveux blonds qui lui rappelaient tant de souvenirs et goûta avec gourmandise à la fraîcheur du cocktail dans la bouche de cet inconnu. Il en avait d’ailleurs profiter pour toucher plus fermement ses reins et le derrière de ses cuisses. Ils n’oublièrent pas de danser, provoquant des frottements de temps à autre entre leurs corps fiévreux.
Essoufflée à la suite d’intenses minutes à ce rythme, la jeune femme ivre demanda à s’asseoir un peu et le danseur sensuel la suivit comme si c’était son petit ami. Elle commanda un autre Tequila Sunrise, ne s’en lassant toujours pas.
L’inconnu essaya de faire la conversation avec la jeune femme mais elle préféra l’embrasser sans plus de ménagement que ça. La seule information qu’il put soutirer d’elle fut son prénom.

La bouche du blond glissa le long de son menton avant d'atterrir dans son cou sensible. Elle but une nouvelle gorgée de son cocktail tout en commençant à gémir de sentir sa peau aspirée de cette manière. La main du garçon passa au creux de la fente de la robe bleu nuit avant de prendre le chemin du dessous du tissu en direction de l’intérieur de sa cuisse. Lily ne se priva pas d’exprimer son excitation de manière bruyante, complètement transportée dans son euphorie alcoolisée et cachée par le bruit de la musique assourdissante.


Sirius enchaîna une multitude de pas à la mode qu’il avait pu observer dans divers films. Cependant, son état d’ébriété le rendit assez maladroit et il bouscula plusieurs fois les personnes juste à côté de lui sur la piste qui protestèrent avec plus ou moins d’intensité. Mais lui, ça le faisait rire. Il jeta le centième coup d’oeil de la soirée sur Lily qui était censé danser à quelques mètres de lui. Le problème, c’est qu’elle n’était plus dans son champ de vision et le mec qui la collait comme si sa vie en dépendait, non plus.
Le jeune Black avait décidé de laisser de l’espace et de l’air à la jeune rouquine, histoire qu’elle puisse s’amuser comme elle l’entendait. Il ne voulait pas avoir le même rôle que Lupin, il ne voulait surtout pas lui tenir la jambe ou dicter sa vie. Même quand il lui avouerait qu’il faisait partie des Black Arnachy, il ne comptait pas la soumettre ni l’obliger ; ce serait son choix à elle de les rejoindre ou pas.

Après quelques minutes de recherche intensive, il la trouva enfin. Elle était assise cuisse contre cuisse avec le dragueur de la piste de danse, sa tête était dans le cou de Lily qui penchait la sienne en arrière. Une alarme s’alluma dans son esprit quand il aperçut une main balladeuse entre les jambes de la jeune femme. Ce salop profitait de son état en demi-transe pour la peloter ! Il allait en voir de toutes les couleurs !

D’un pas vif, il se dirigea vers leur table pour se planter en face d’eux. Il croisa les bras, fronça les sourcils, se concentra pour rester droit et espéra qu’il avait l’air un minimum impressionnant.

    « On peut savoir ce que tu fous avec Lily, mec ? demanda-t-il sèchement »

L’inconnu se retira du cou de la jeune femme qui en profita pour ouvrir les yeux. Elle avait vraiment l’air hagard, son regard traînait dans le vague. À son expression, on voyait aisément que le blond était très frustré qu’on ait osé l’arrêter dans sa séance de découverte. Et puis, il avait un drôle de visage, une sorte d’asymétrie particulière mais ça, c’était peut-être parce que Sirius voyait un peu flou depuis son dixième verre.

    « En quoi ça te regarde, on peut savoir ? répliqua le danseur avec un ton brusque. Je te conseiller de te tirer de là, on est occupé si t’as pas vu...
    _ Oh mais si, je vois très bien. Mais c’est mon amie et j’ai pas envie qu’elle passe la soirée à se frotter à un mec comme toi, tu vois.
    _ J’en ai rien à foutre de tes envies, elle a l’air d’aimer ce que je lui fais !
    _ Ah ah, s’esclaffa Sirius, en même temps, vu tout l’alcool qu’elle a bu, n’importe qui se laisserait faire... »

L’inconnu allait se lever pour en coller une au beau motard mais Lily choisit ce moment précis pour réagir à la conversation des deux mâles imbibés d’alcool. Elle se leva, assez mécontente mais surtout très chancelante et s’écria, les mains sur les hanches.

    « Et oh ! Je suis là ! J’existe !
    _ Tu fais plus qu’exister baby, répliqua l’inconnu en regardant la jeune femme avec envie. T’es tellement chaude que je te sens d’ici, hmm... »

Sirius crut halluciner quand il entendit Lily pouffer à cette insinuation graveleuse. Combien avait-elle bu ? Elle était vraiment ivre. Le jeu homme regretta de l’avoir poussée à boire, il l’avait un peu poussée pensant qu’elle serait coincée et que ce serait une misère pour lui faire boire plus de deux verres - ce qui était le nombre de boissons maximum qu’elle s’autorisait quand elle sortait, elle n’avait jamais dépassé cette limite avant ce soir.

Ce que qu’il ne comprit cependant pas, c’est que la rouquine n’avait pas rit de bon coeur à la phrase mielleuse de l’inconnu mais qu’elle s’était moqué de lui. Elle le trouvait ridicule quand il parlait et seul son physique l’hypnotisait ; pour elle, il ressemblait vraiment à Dereck. Dommage qu’il n’arrivait pas à l’égaler.

Le sosie profita d’ailleurs de ces secondes de battement pour se tenir contre elle, passer furtivement ses mains sur ses hanches avant de lui demander avec un sourire dragueur :

    « J’ai envie de danser, t’amènes ton joli petit cul bien sexy contre moi ?
    _ Franchement, tu vas pas suivre ce gros lourdeau ! intervint Sirius à l’intention de Lily, pensant à tort qu’elle était en totale admiration devant cette contrefaçon de Dereck. Attends au moins de dessaouler un peu avant de passer du temps avec un mec comme ça ! »

La rouquine se mit à rire une nouvelle fois, ne se sentant pas du tout menacée par l’influence de l’homme blond, même avec son esprit ennivré.

Malgré son hilarité, la prévention du jeune motard sema le doute dans la tête de Lily. Elle essayait de se concentrer pour réfléchir une seconde. Elle avait envie de danser, encore, de se sentir désirer par un homme qui ressemblait à celui qui lui avait brisé le coeur. Mais était-ce bien ? Se laisser aller c’était tellement tentant...Et sa conscience qui était étouffée par l’alcool, c’était vraiment confortable...


 Chapitre 1                                                                                                            Chapitre 3


Et voilà ! Notre Lily est dévergondée ! 
Ah bah bravo chers lecteurs, je ne vous félicite pas ! C’est tout de votre faute =D !




Le temps du vote est terminé !


Lily devait faire un choix. Devait-elle danser avec cet inconnu ?
1 -  Oui
 2 - Non
[edit 4 Avril 2013] Vous avez tranché, la suite a donc été écrite avec le choix n°2. 
Pour voter à nouveau, il faut se rendre au dernier chapitre publié.