mercredi 6 février 2013

Chapitre 6 - Une certaine vision des choses


          _ Madame Pomfresh, cria la rouquine affolée, Lily a fait un malaise !!

          _ Oui, j'arrive tout de suite, posez-la là !

Après avoir informé l'infirmière des circonstances du malaise de la préfète, ils attendirent tous les deux, inquiets. Elle souriait et la minute d'après était inconsciente. Pourquoi ?

          _ Elle n'a rien de particulier, informa Pomfresh en arrivant dans leur direction, elle est dans un état de sommeil profond comme si elle était s'était mise à dormir d'une minute à l'autre en plein milieu de votre conversation. J'ai aussi remarqué une tache étrange au niveau de sa tempe en révélant tous les sorts qu'elle avait reçu. Je n'ai pas réussi à soigner cette vilaine marque, je n'arrive qu'à la dissimuler, elle aurait dû venir m'en parler.

          _ Madame, est-ce que ça ressemble à ce genre de marque, demanda James en enlevant lui-même le sort d'illusion sur sa propre marque.

          _ Oui mon garçon, tout à fait c'est la même sauf que la tienne est bien moins noire et étendue. Qu'avez-vous fait tous les deux ?

          _ Je n'en ai aucune idée, je ne savais pas qu'elle aussi en avait une !

          _ Moi non plus je ne le savais pas...Et j'ai la même marque aussi, intervint Stella en faisant le même geste de sa baguette que James.

          _ Tout ça est étrange, marmonna la femme habillée de blanc.

          _ Oui très, murmura le jeune homme.

          _ Pouvons-nous quand même aller la voir, Madame, s'il vous plaît ? demanda l'étudiante.

          _ Oui allez-y, elle n'a rien. Cependant je vais la garder jusqu'à son réveil, nous en saurons peut-être plus.

Ils se dirigèrent tous les trois vers le lit de la jeune élève. Stella se mit à sa droite et James à sa gauche puis la jeune femme prit la main de son amie dans la sienne. James, quant à lui, se décida après une légère hésitation à lui caresser tendrement le front. 

Cela faisait cinq minutes qu'il s'occupait de sa belle endormie, quand soudainement il la sentit se raidir avec violence. Elle commença à s'agiter dans tous les sens et était peu à peu parcourue de spasmes de plus en plus violents au fil des minutes. James sentit l'effroi glacer son sang, il essaya de la calmer, il entendait vaguement la voix paniquée de Stella mais ne comprenait pas ce qu'elle disait. 

Il était trop occupé à regarder Lily et surtout à essayer de trouver une solution pour la faire cesser de souffrir. La violence et la douleur ne semblait pas la sortir de son sommeil. 
Pire : il ne pouvait pas la réveiller ! 

Le jeune homme, de plus en plus paniqué et surtout impuissant, appela à nouveau l'infirmière. Elle accourut juste au moment où Lily poussa un cri d'angoisse qui lui vrilla l'estomac.

          _ Par la barbe de Merlin, que lui arrive-t-il ?! s'écria-t-il, à bout de nerf d'entendre Lily souffrir comme ça. Réveillez-la bon sang !!

          _ Je ne peux pas Monsieur Potter ! Figurez-vous que j'essaye ! cria Madame Pomfresh pour couvrir les cris de Lily.

Cette scène d'horreur le rendait dingue. Lily hurlait, bougeait, pleurait. Elle poussait parfois des rires de démence et il ne pouvait rien faire. Stella serrait la main de Lily fortement pendant qu'elle pleurait à chaudes larmes, ne cessant de répéter « faites que Lily se calme ». 

Lui essayait de refréner les mouvements de Lily pour qu'elle ne se fasse pas mal.

Pendant ce temps, l'infirmière tentait toutes sortes de choses, des potions, des sortilèges en disant qu'elle n'arrivait pas à faire ce qu'il fallait.

          _ Potter, allez prévenir le professeur Dumbledore,  dépêchez-vous !

James revint le plus vite qu'il put avec le professeur, priant intérieurement pour qu'il sache qu oi faire.

Dumbledore examina rapidement Lily et murmura :

          _ Quelqu'un la possède. Possède ses rêves.

Il fit des mouvements compliqués avec sa baguette, tout en fronçant les sourcils. Si les sorts et les potions de madame Pomfresh ne marchaient pas, cela devait demander beaucoup de magie.

Lily poussa un cri plus perçant que les autres en s'arquant brusquement puis...plus rien. Stella continuait de pleurer en serrant la main de Lily.

          _ Qui pourrait faire cette horreur, professeur ? murmura le jeune homme après quelques minutes d'un silence anxieux.

          _ Je ne sais pas Monsieur Potter, une personne en train de dormir peut-être difficile à réveiller dans un état de sommeil profond, mais elle ne peut pas empêcher son réveil par magie ou potion, c'est impossible à moins d'être victime d'une magie qui vous retient dans ce dit sommeil. Qui plus est, l'auteur de cet acte de magie très certainement noire, a l'air de vouloir faire souffrir Miss Evans avec puissance, si j'en juge à la noirceur de la tache sur sa tempe.

          _ Oui, d'ailleurs, qu'est-ce que c'est que cette marque ? Moi aussi, j'en ai une. Et je ne sais pas comment je l'ai eu.

          _ Je pense que cette marque est un résidu de magie, de combat entre le sortilège pour la faire souffrir et le vrai sommeil de cette pauvre enfant ou de vous, Monsieur Potter. Avez-vous souffert dans les rêves que vous avez eu après avoir remarqué cette marque ?

          _ Non, mes rêves étaient étranges mais ils finissaient toujours bien, répondit-il gêné. 

Il était quand même en présence des deux seules filles dont il rêvait assez régulièrement.

          _ Si jamais vous veniez à souffrir dans vos rêves, il faudra m'en informer.

          _ Et c'est tout ?! Vous n'allez rien faire d'autre ?! Il faut faire quelque chose ! Trouver le coupable !! s'énerva James.

          _ Monsieur Potter, calmez-vous, nous ne réglerons rien en cinq minutes. Il est dur de connaître l'origine d'un sort et son créateur. Alors je vous prierais de vous calmer et de nous laisser faire pour le moment. Je sais que vous êtes un jeune homme d'action, on ne vous a pas envoyé dans la maison des Lions pour rien. Mais il faut parfois laisser le champ de bataille aux vétérans, si vous voyez ce que je veux dire.

Le vieil homme adressa un clin d'œil discret au jeune élève. Dumbledore donnait l'impression de savoir bien plus de choses qu'il n'y paraissait et, s'il n'avait pas été fou amoureux de Lily, il l'aurait sûrement écouté.

          _ Vous avez manqué le dîner, poursuivit le directeur de Poudlard, les elfes vous amèneront votre repas à vous et à Mademoiselle Douglas dans votre salle commune.

          _ Mais moi je veux rester avec Lily ! protesta le jeune homme, encore sur les nerfs, tout ça n'allait pas assez vite.

          _ Vous reviendrez ici après avoir mangé, puis vous vous en irez au couvre-feu, n'est-ce pas Monsieur Potter ?

          _ Oui, professeur, souffla le jeune gryffondor du bout des lèvres, sachant pertinemment qu'il était inutile de discuter plus longtemps. 

Mais il n'était pas un Maraudeur pour rien, il n'écouterait pas son professeur, il ressentait le besoin de veiller sur Lily toute la nuit, peu importe le couvre-feu.

Les deux gryffondors commencèrent à se diriger vers leur salle commune. 

Stella se tenait à lui, elle était si pâle et semblait sur le point de faire un malaise. On aurait dit que cette histoire l'avait entièrement vidée de ses forces intérieures, elle tenait à peine debout. Voilà pourquoi il la soutenait en la tenant là où il avait tenu Lily quelques heures plus tôt, c'était une triste constatation.

Ils passèrent le tableau puis vinrent s'asseoir à une table dans un coin de la pièce pour être tranquilles. Deux elfes apparurent et posèrent deux assiettes devant eux. Après le « pop » caractéristique de la disparition des elfes, Stella et James laissèrent un silence lourd s'installer, seulement perturbé par les autres élèves chuchotant à leur passage près d'eux.

James aurait aimé être avec les Maraudeurs à ce moment-là. Il avait besoin de leur soutien. Malheureusement, ses meilleurs amis avaient eu une retenue d'une demi-journée pour avoir peint le chat du concierge en vert fluorescent...

Pourquoi ne s'était-il pas fait prendre ? Parce qu'il n'avait pas participé à cette blague. 
Et pourquoi n'avait-il pas participé ? Parce que c'était le lendemain de l'épisode de « l'ami » et qu'il était bien trop déprimé pour faire quoi que ce soit.

Voilà pourquoi il restait là, seul face à Stella qui n'avait vraiment pas l'air mieux.

          _ Stella, faut que tu manges ! Tu ne tenais même plus debout, il faut reprendre des forces.

          _ Toi non plus, tu ne manges pas, fit-elle remarquer.

          _ Bon, ok, si je mange, tu manges ?

Elle hocha la tête et il commença à manger. Cette fille devait vraiment être sensible pour être si effrayée par ce que vivait Lily car selon cette dernière, les deux jeunes compagnes de dortoir n'étaient pas les meilleures amies du monde. 

Peut-être que Stella s'était plus attachée que Lily ou alors cette pauvre fille avait vu ses parents souffrir de doloris comme il était courant en cette période troublée et que Lily lui avait revivre ça en quelque sorte. 

Le jeune homme ne savait pas vraiment, mais il ne voulait pas se mêler d'une histoire qui ne le regardait après tout pas. Lui aussi s'était beaucoup inquiété et il n'était pas grand-chose pour Lily non plus...

Il espérait de tout son cœur qu'il se trompe sur ce dernier point, surtout après les merveilleux baisers qu'ils avaient échangés.

          _ Voilà, j'ai fini, on y retourne ? demanda la jeune rouquine qui avait repris des couleurs.

          _ Wow, wow, comment ça « on » ?! Tu as vu ta tête ?!

          _ Mais je vais mieux !

          _ Non, Stella, c'est pas parce que tu ne ressembles plus à un détraqueur que tu dois aller faire la fête ! Tu es épuisée, tu ferais mieux d'aller te coucher.

          _ Je dois être horrible, souffla-t-elle en baissant la tête, honteuse.

          _ Mais non Stella, ce n'est pas ça, tu es juste épuisée, vas te reposer sinon je te traîne de force dans ton lit ! essaya-t-il de plaisanter, cette jeune femme était fragile, il ne voulait pas la brusquer plus que ça.

          _ Tu ne pourrais pas, l'escalier se transforme en toboggan. 

Elle afficha un maigre sourire.

          _ Tu ne sais pas tout ce que je suis capable de faire ! 

Lui aussi lui envoya un petit sourire.

          _ D'accord, je ne te mets pas au défi, j'y vais, mais si Lily croit que je m'en fiche d'elle ?

          _ Mais non, ça n'arrivera pas ! Si elle se réveille ce soir, je lui expliquerais tout, d'accord ?

Elle sembla rassurée et monta donc les escaliers de son dortoir. Le jeune homme partit alors rejoindre l'élue de son cœur.

Il passa la nuit avec elle, son instinct lui avait dicté de le faire. Il voulait s'assurer de son bien-être, il voulait être présent si une autre crise arrivait. De plus, il savait pertinemment que s'il s'était couché seul dans son lit, il n'aurait pas pu dormir. Il aurait très certainement repassé inlassablement dans son esprit les images de la possession de Lily.

Des doigts fins se promenaient dans ses cheveux. C'était une sensation très agréable et il ne s'était senti transporté par ce geste qu'une seule fois. La veille, quand ils s'étaient embrassés et qu'elle avait fait la même chose.

James en était sûr, c'était Lily qui jouait avec ses cheveux.

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